L’institut d’étude de marché Nielsen a fourni ses derniers chiffres sur la consommation de musique digitale, et ceux-ci expliquent à rebours de façon presque trop parfaite le rachat de Beats par Apple. Dans le détail, les ventes aux morceaux ou à l’album ont chuté de 14,0% dans les 6 premiers mois de 2014, les seules ventes d’albums digitaux ayant subit une baisse de 11,6%. Cette crise de l’acte d’achat à l’unité a touché iTunes autant que les autres plateformes de ventes digitales, ce qui donne sans aucun doute les clefs de la compréhension du rachat de Beats, et surtout de Beats Music, le californien ayant besoin plus que tout autre de réorienter son offre de service vers des consommateurs de moins en moins enclins à payer 10 euros pour un seul album musical, fut-il de qualité.

Beats Music

Anticiper sur les évolutions du marché ?

Car ce sont bien sûr les services de streaming audio qui profitent du passage à vide des plateformes de vente, avec une croissance de 50% sur la moitié de l’année écoulée. Les services de Vod (Vidéo à la demande) connaissent d’ailleurs le même engouement et enregistrent 35,2% de croissance. Un peu anecdotique mais toutefois révélateur de l’exigence d’un certain public, le vinyle continue de faire de la résistance et a même progressé, avec 4 millions de galettes vendues sur la période contre 2,9 millions un an plus tôt. C’est dans les meilleurs pots…

Il sera vraiment intéressant de voir comment Apple va réussir à prendre le train du streaming lancé à pleine vitesse (et dont la locomotive de tête est occupée par Spotify), sachant que pour le moment Beats Music ne possède que 250 000 abonnés. Si le californien veut assurer son avenir à la tête des plus gros vendeurs de musique dans le monde, il va falloir faire plus, beaucoup plus.