Les plus anciens se souviennent sans doute de cette époque pas si lointaine où l’on ne pouvait écouter sur les premiers iPod que la musique provenant d’iTunes, un lien d’exclusivité entre le hardware et la plateforme de vente musicale qui avait donné lieu au lancement d’une vaste class action visant les comportements anti-compétitifs supposés d’Apple, comportements qui auraient abouti à augmenter artificiellement le prix du morceau de musique.
Il est vrai qu’en 2004, le poids dominant de l’iPod sur le marché du baladeur offrait une rampe de lancement idéale pour iTunes, sachant qu’aucun morceau venant d’un service concurrent ne pouvait fonctionner sur le galet musical d’Apple.

iPod 2001

Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette class action aura donc pris 10 ans avant de prendre forme, un temps pendant lequel les plaignants auront amassé les preuves estimées suffisantes pour se présenter avec succès devant une cour de justice. Parmi ces éléments accablants, un mail de Steve Jobs en personne qui indique vouloir faire barrage à un service concurrent baptisé Music Match : « Nous devons nous assurer que lorsque Music Match lancera sa boutique de téléchargement musical, ils ne pourront pas utiliser l’iPod. Cela pose t-il un problème ? » demande alors le CEO d’Apple de l’époque dans un mail (assez accablant) destiné à ses équipes iTunes.

En 10 ans, la plainte initiale se sera agrégée avec des centaines d’autres du même genre, mais cette masse maintenant uniforme de récriminations n’impressionne visiblement pas Cupertino, qui est bien décidé à faire valoir son droit de l’époque à appliquer de telles restrictions (iTunes n’était alors pas dominant comme c’est le cas aujourd’hui), arguant que ce sont bien ces règles qui auront permis à l’iPod de voir son tarif baisser année après année.