Aujourd’hui s’est ouvert le procès pendant lequel Apple devra se défendre d’avoir abusé de la position dominante de son iPod et de sa plateforme musicale iTunes pour « enfermer » ses utilisateurs dans un système de DRM non compatible avec les baladeurs numériques ou les plateformes de ventes concurrentes. Les faits se sont produit au milieu des années 2000, à une époque où l’iPod régnait alors en maitre sur le marché mais où Apple semblait tout de même craindre que son système puisse s’ouvrir à la concurrence. En 2009, Apple mettra fin aux DRMs sur iTunes, mais les fait reprochés ne concernent bien sûr pas cette période.

steve+jobs

« Real Networks ? Laissez moi-rire… »

Premier jour de procès donc, et premier coup de coeur, avec la présentation en séance d’une vidéo où l’on aperçoit un Steve Jobs déjà pressé de questions concernant justement l’avenir de la plateforme iTunes ou le fait que certain de ses concurrents puissent souffrir des pratiques commerciales de Cupertino. C’est aussi l’occasion de constater que le co-fondateur d’Apple était bien égal à lui-même, se montrant d’une intraitable cruauté (sans doute pas volontaire) lorsque par exemple on le questionne sur les difficultés de Real Networks, une société qui n’hésitera pas à passer outre les restrictions imposées par Apple pour tenter d’exister sur le marché : « Est-ce qu’ils existent encore ? » demande alors,  sans pitié, le CEO d’Apple.

Si la vidéo vaut surtout pour son côté « historique », ce sont les mails internes qui risquent de faire le plus mal à Apple dans cette affaire, ceux-ci étant beaucoup plus clairs quant aux intentions d’Apple de bloquer la concurrence par le biais des DRM. Rappelons que si le californien est reconnu coupable d’abus de position dominante, les 350 millions demandés par les plaignants regroupés en class-action pourraient être triplés et se transformer automatiquement en 1 milliard de dollars d’amende, une somme qui ne serait même pas épongée par ce qu’Apple a pu (virtuellement) gagner face à Samsung dans le procès de 2012.