Google a décidé d’inclure Apple lors d’une première audience au tribunal de l’Union européenne concernant ses pratiques anticoncurrentielles. Le groupe conteste l’amende record de 4,31 milliards d’euros infligée en 2018 concernant Android.

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Ne pas inclure Apple est une erreur, selon Google

L’UE reproche à Google d’avoir abusé de la position dominante avec Android afin d’asseoir la suprématie de son moteur de recherche et de son navigateur Chrome. Le groupe juge l’accusation infondée et réclame l’annulation de l’amende décidée il y a trois ans. L’affaire constitue un test majeur pour la commissaire à la Concurrence de l’UE, Margrethe Vestager, qui a déjà subi l’an dernier un échec retentissant devant la justice européenne face à Apple dont elle dénonçait les avantages fiscaux en Irlande.

« Android est en vérité une histoire de réussite exceptionnelle du pouvoir de la concurrence en action », a déclaré l’avocat de Google, Meredith Pickford, devant les juges. La société estime que l’UE a ignoré à tort Apple, qui privilégie sur ses iPhone ses propres services, comme le navigateur Safari. « Nous allons expliquer que (…) la commission a fermé les yeux sur la véritable dynamique concurrentielle de ce secteur, celle qui oppose Apple et Android », a expliqué l’avocat. Il a affirmé que le téléchargement d’applications concurrentes était accessible d’un simple clic et que les clients n’étaient en aucun cas contraints d’utiliser les produits de Google sur Android.

Les deux géants pas vraiment comparables ?

L’avocat de l’exécutif européen, Nicholas Khan, a relativisé le rôle d’Apple en raison de sa faible part de marché par rapport à Android. « Inclure Apple ne change pas grand-chose. Google et Apple développent des modèles différents », a-t-il répliqué.

La procédure de l’UE au sujet d’Android était la troisième engagée contre Google par Margrethe Vestager. Mais le groupe est aussi confronté à une avalanche d’affaires aux États-Unis et en Asie pour des accusations similaires. L’UE est par ailleurs en train d’élaborer une nouvelle législation pour mettre fin aux dérives des géants du numérique, après avoir constaté que les procédures en justice s’avèrent finalement trop lentes face aux évolutions du marché.