Ces dernières années, Greenpeace n’a pas eu de mots et surtout de rapports assez doux pour vanter les efforts d’Apple en matière de lutte contre les émissions de CO2. Oui mais voilà, Apple c’est aussi et surtout une chaine d’approvisionnement, principalement asiatique, qui est loin de respecter les mêmes critères vertueux que la firme de Cupertino… au point à nouveau de relancer la colère de Greenpeace. Dans son nouveau rapport environnemental, l’association écologiste analyse ainsi les efforts de réduction carbone de 11 fournisseurs/assembleurs, dont le géant Foxconn (principal fabricant de l’iPhone), et les conclusions sont sévères. Greenpeace juge ainsi que ces fournisseurs ont « pris des mesures insuffisantes pour réduire leurs émissions » et que pris dans leur ensemble, la supply chain des grands groupes de la tech reste « extrêmement polluante ». 

Foxconn ouvriers

Pire encore, Greenpeace juge que les émissions carbone de 5 des plus gros fournisseurs dont Foxconn, TSMC, et Luxshare Precision (tous trois travaillant aussi pour Apple) ont augmenté en 2022. Foxconn termine avec la note environnementale de D+, ce qui n’est pas le pire puisque Goertek atteint un sinistre F, que l’on pourrait traduire par un zéro pointé. Pegatron passe en revanche de D- à C tandis que Luxshare passe de D+ à C+. Foxconn est pointé du doigt pour son faible pourcentage d’EnR (énergies renouvelables) dans sa consommation énergétique, soit 8% seulement de ses besoins en électricité.

Greenpeace estime aussi que les fournisseurs d’Apple sus-cités n’atteindront pas le zéro carbone d’ici 2050, sans même parler de l’objectif fixé par Apple, soit une consommation neutre en carbone d’ici 2030 à peine. Pour Greenpeace, ces entreprises ne sont en fait déjà pas en ligne avec les objectifs des accords de Paris, qui fixent à +1,5° maxi  la hausse des températures sur l’ensemble de la planète (en moyenne). On notera enfin sans surprise que les chiffres de Greenpeace ne sont pas raccords avec ceux de Foxconn, l’assembleur chinois estimant que d’ici 2025, il serait en mesure de réduire de 21% ces émissions carbone par rapport à 2020.