Après la grogne, l’attaque frontale : si l’on en croit des informations de The Financial Times, Meta et Microsoft feraient du lobbying actif auprès des instances européennes afin que ces dernières refusent les nouvelles règles de l’App Store, arguant que ces dernières ne respecteraient pas l’esprit du DMA (Digital Market Act). Pour rappel, Apple demande une rente de 0,50 centimes d’euros pour chaque application téléchargée sur une boutique tierce (à partir néanmoins de la millionième application téléchargée). Pour les géants de la tech (Microsoft, Meta, Spotify, etc.), le mode de calcul de cette commission cachée aboutirait à des montants forcément faramineux à reverser à Apple, sachant que l’on parle ici de centaines de millions de téléchargement potentiels. Pour ne rien arranger, Apple continuerait en sus de prendre une commission sur les achats d’apps (et in-apps) !

Margrethe Vestager

Margrethe Vestager, la patronne de la Commission Européenne, aura sans doute encore du pain sur la planche dans le dossier de l’App Store 

Meta et Microsoft ont donc décidé de contre-attaquer en expliquant aux représentants de l’UE à quel point les nouvelles conditions d’Apple comme étaient « onéreuses » et « prohibitives ». Ce lobbying actif n’est pas une surprise. Mark Zuckerberg, le CEO de Meta déclarait il y a peu : « Ils ont rendu cela si onéreux, et je pense que c’est tellement en contradiction avec l’intention de la réglementation européenne que je pense qu’il va être très difficile pour quiconque – y compris nous-mêmes – d’envisager vraiment sérieusement ce qu’ils font. » Microsoft n’avait pas été plus tendre : « Nous pensons que les conversations constructives conduisent au changement et au progrès vers des plateformes ouvertes et une plus grande concurrence. La nouvelle politique d’Apple va dans la mauvaise direction. Nous espérons qu’ils écouteront les commentaires sur le plan proposé et travailleront à un avenir plus inclusif pour tous. »

Obliger Apple à de nouveau modifier ses règles ne sera pas forcément chose aisée : on peut bien se douter que les modifications apportées ont été consciencieusement préparées en collaboration avec des avocats et des spécialistes juridiques, si bien qu’Apple a sans doute fait en sorte de respecter le texte du DMA en trahissant totalement l’esprit de ce dernier. Une longue joute juridique est donc assez probable.