Décidément, pour le DoJ, Apple est responsable d’absolument la totalité des avanies subies par les différents fabricants mobiles qui se sont cassés les dents après la sortie de l’iPhone. Le Département de la Justice américain a la dent très dure contre la firme de Cupertino au point que certaines pages du document de sa plainte antitrust n’ont pas grand chose à envier au discours de certains « haters » anti-Apple qui commentent parfois nos articles. L’échec des Windows Phone suivi de la revente de Nokia par Microsoft ? Le « jardin fermé » de l’iPhone en est la cause. L' »epic fail  » du Fire Phone d’Amazon au design si « spécial » ? Le jardin fermé encore ! La sortie de route de LG et de HTC ? Même punition !

Et ainsi de suites pour tous les fabricants qui ont fini par jeter l’éponge, et l’on en oublie certainement d’autres. Exagération que tout cela, erreur de transcription manifeste ?

Malheureusement… non : « De nombreuses entreprises importantes et bien financées ont tenté sans succès de pénétrer les marchés concernés en raison de ces barrières à l’entrée (le jardin fermé de l’iPhone, Ndlr). Les échecs passés incluent Amazon (qui a lancé son téléphone mobile Fire en 2014 mais n’a pas pu maintenir son activité de manière rentable et s’est retiré l’année suivante) ; Microsoft (qui a arrêté son activité mobile en 2017) ; HTC (qui a quitté le marché en vendant son activité smartphones à Google en septembre 2017) ; et LG (qui a quitté le marché des smartphones en 2021). Aujourd’hui, seuls Samsung et Google restent des concurrents importants sur le marché américain des smartphones haut de gamme. Les barrières sont si élevées que Google arrive en troisième position derrière Apple et Samsung, même si Google contrôle le développement du système d’exploitation Android. »

Pour le DoJ, Apple est aussi responsable de l’échec de TOUS ses concurrent sur le marché mobile

Le DoJ estime donc que si les sociétés sus nommées se sont plantées, ce n’est pas parce que leurs produits étaient mauvais, pas assez innovants ou ne répondant pas aux attentes des utilisateurs, mais bien à cause… des pratiques anticoncurrentielles d’Apple. Tout s’éclaire donc. Le département de la justice semble même regretter que Google, déjà ultra dominant sur les services internet et sur les systèmes mobiles, ne soit pas mieux classé en tant que fabricant avec ses smartphones Pixel. Quant au fait que Samsung soit parvenu à briser la fameuse « barrière à l’entrée » (surement aussi puissante qu’un champ de force) au point d’avoir été 11 ans de suite le premier fabricant de smartphones dans le monde, le DoJ préfère n’en rien dire… peut-être parce que cela colle mal avec un argumentaire qui consiste à tout mettre sur le dos du californien (mais vraiment tout). Une chose semble en tout cas déjà presque sûre :  si tout le dossier est ficelé de cette façon, la partie est vraiment loin d’être gagnée pour le Département américain de la Justice (et pourtant, le DoJ a de très bonnes stats en terme de victoires sur des dossiers antitrust).