Apple a dévoilé il y a quelques heures son IA générative, Apple Intelligence, tout en ajoutant qu’il s’agissait d’apporter des fonctions d’IA « for the rest of us », soit « pour le plus grand nombre » selon la formule consacrée par Steve Jobs. Mais est-ce vraiment le cas ? De fait, Apple Intelligence s’adressera à une fraction des Apple-users dans le monde, les fonctions d’IA présentées n’étant disponibles qu’en anglais au lancement, alors même que nombre de plateformes d’IA (comme ChatGPT) fonctionne déjà parfaitement dans de nombreuses langues, y compris en mode vocal. Au vu du niveau d’anglais moyen dans l’hexagone, nul doute qu’Apple Intelligence ne sera pas un gros argument de ventes dans nos contrées, et il en sera forcément de même dans d’autres pays.

Apple Intelligence

Des exigences matérielles élevées

A cela s’ajoute un scope de prise en charge particulièrement limité : seuls les modèles d’iPhone 15 Pro (et ultérieurs), voire iPhone 16 Pro pour certaines fonctions, les iPad Pro Apple Silicon et les Mac Apple Silicon bénéficieront de l’IA. Pas d’Apple Intelligence pour l’Apple Watch, pour l’Apple TV, pour le HomePod et même pour le Vision Pro, un appareil qui aurait pourtant énormément gagné à bénéficier de ce type d’assistance logicielle (et ce n’est pas la base installée actuelle qui aurait fait exploser les serveurs). Alors certes, Apple a vendu quelques dizaines de millions d’iPhone 15 Pro, d’iPad Pro Apple Silicon et de Mac Apple Silicon, mais si l’on y rajoute la barrière de la langue, Apple Intelligence devrait s’adresser au final à moins d’une centaine de million d’Apple-users, alors que la base installée d’Apple (tout systèmes confondu) dépasse 1,5 milliard de personnes.

Apple Intelligence démarre donc très timidement,  et il faudra quelques années encore et plusieurs phases de renouvellement d’appareils pour que la majorité des utilisateurs iOS/iPadOS/macOS/visionOS/tvOS/watchOS soit réellement concernée. Seulement alors pourra t-on vraiment parler d’IA « for the rest of us ».