Apple écope d’une amende au Brésil pour la collecte de données par FaceApp
Apple et Google ont été condamnés à une amende de 19 millions de réaux (3 millions d’euros) au Brésil à la suite d’une décision judiciaire concernant l’application FaceApp, disponible pour iPhone sur l’App Store. La justice brésilienne reproche aux deux entreprises de permettre à l’éditeur de l’application de collecter de manière inappropriée des données sensibles de ses utilisateurs.
Une amende pour Apple en lien avec FaceApp
Le juge Douglas de Melo Martins a estimé que FaceApp violait le cadre législatif brésilien sur les droits civils d’Internet, qui régule l’utilisation d’Internet et des plateformes numériques dans le pays. L’application est accusée de procéder à la « collecte massive et inappropriée de données personnelles », sans le consentement explicite des utilisateurs. Le juge a également relevé que FaceApp ne proposait pas ses conditions d’utilisation ni sa politique de confidentialité traduites en portugais, comme l’exige la loi brésilienne.
En plus de l’amende, la décision judiciaire ordonne à Apple et Google de verser une compensation de 500 réaux (79 euros) à chaque utilisateur brésilien ayant téléchargé et utilisé FaceApp depuis juin 2020. En réponse, Apple a précisé qu’il n’avait aucun contrôle sur les conditions d’utilisation et la politique de confidentialité de FaceApp, soulignant que l’application est distribuée et maintenue par une tierce partie. De son côté, Google a fait valoir qu’il ne distribue les applications que via son Play Store et qu’il n’était donc pas responsable des termes d’utilisation de FaceApp.
Le juge a estimé que les deux entreprises « jouaient un rôle actif dans la chaîne de consommation », en fournissant l’infrastructure nécessaire à l’application pour fonctionner, contribuant ainsi à l’infraction des lois brésiliennes. Apple et Google peuvent encore faire appel de cette décision.
FaceApp, une application d’édition de photos populaire, permet aux utilisateurs de modifier leurs photos avec des effets de vieillissement, des lissages de peau et autres filtres. L’application avait déjà suscité des inquiétudes en 2019 en raison de la collecte de photos d’utilisateurs sans leur consentement et de ses liens avec la Russie, ce qui avait même alerté le FBI.