WhatsApp se range aux côtés d’Apple dans sa bataille juridique contre le Royaume-Uni, qui exige un accès aux données chiffrées des utilisateurs en créant une porte dérobée (backdoor) pour iCloud. Will Cathcart, patron de la messagerie appartenant à Meta, a averti la BBC que cette affaire « pourrait créer un précédent dangereux » en incitant d’autres gouvernements à demander des portes dérobées dans les communications chiffrées.

WhatsApp Icone Logo

Une lutte contre les demandes d’accès aux données chiffrées

Apple a engagé une action en justice après avoir reçu au début 2025 une demande secrète du gouvernement britannique. Cette dernière, appuyée par la loi Investigatory Powers Act, ordonnait à Apple de compromettre sa fonction de protection avancée des données, qui chiffre les photos, notes, messages et sauvegardes iCloud des utilisateurs. Refusant de se plier à cette exigence, Apple a retiré cette fonctionnalité pour les utilisateurs britanniques en février.

WhatsApp, qui propose un chiffrement de bout en bout pour les conversations, partage la position d’Apple. « WhatsApp contestera toute loi ou demande gouvernementale visant à affaiblir le chiffrement de nos services », a déclaré Will Cathcart. La plateforme s’engage à défendre le « droit à une conversation privée en ligne » pour ses utilisateurs.

Une controverse internationale

Ce différend a suscité des critiques outre-Atlantique. Aux États-Unis, des élus ont dénoncé une « attaque dangereuse contre la cybersécurité ». Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national américain, a qualifié les exigences britanniques de « violation flagrante » de la vie privée des citoyens américains. Même Donald Trump a critiqué la demande du Royaume-Uni.

Au Royaume-Uni, un tribunal a rejeté la demande du gouvernement de tenir les audiences en secret, jugeant qu’un procès entièrement privé serait « véritablement extraordinaire ». De son côté, le Bureau de l’Intérieur britannique (Home Office) défend sa position, affirmant que sa priorité est la sécurité publique tout en protégeant la vie privée. Les autorités soulignent que ces pouvoirs permettent d’enquêter sur des crimes graves, comme le terrorisme ou les abus sur mineurs.

En dernier lieu, Apple et WhatsApp alertent sur les conséquences d’un accès aux données chiffrées. Selon Apple, créer des portes dérobées compromettrait la sécurité de tous les utilisateurs, les exposant à des acteurs malveillants, comme des hackers ou des gouvernements autoritaires. WhatsApp craint que cette affaire n’encourage d’autres pays à formuler des demandes similaires, menaçant le chiffrement global des communications.