Lobbying en Europe : Apple dépense 7 millions d’euros pour peser sur les lois numériques
Selon un rapport de l’observatoire Corporate Europe Observatory, les géants de la tech déploient des moyens colossaux pour influencer la législation européenne. Apple se classe parmi les plus actifs avec 7 millions d’euros dépensés en lobbying l’an dernier. Cela montre la montée en puissance du secteur tech qui dépense désormais plus que les industrie pharmaceutique et automobile réunies pour faire entendre sa voix auprès de la Commission européenne.

Apple fait du lobbying en Europe
L’industrie numérique a considérablement augmenté son budget de lobbying, passant de 113 millions d’euros en 2023 à 151 millions d’euros aujourd’hui. Cette croissance de plus de 33 % en deux ans est principalement portée par une dizaine d’entreprises, majoritairement américaines. Si Meta arrive en tête avec 10 millions de dollars, Apple se positionne au deuxième rang à égalité avec Amazon et Microsoft, chacun ayant dépensé 7 millions d’euros.
Ces investissements massifs servent une stratégie agressive visant à obtenir un allègement des règles numériques européennes. L’influence passe aussi par des canaux indirects : Apple est par exemple membre de la quasi-totalité des plus grands think tanks technologiques qui exercent leur influence à Bruxelles.
Des rencontres quasi quotidiennes pour contrer le DMA
L’intensité du lobbying se mesure également au nombre de rencontres organisées avec les décideurs. Durant les six premiers mois de 2025, Apple a tenu 76 réunions avec des responsables de haut niveau de la Commission européenne et des députés du Parlement, se classant quatrième en ce qui concerne le nombre de fréquence. Pour l’ensemble des géants de la tech, la moyenne dépasse une réunion par jour ouvré avec la Commission et approche les deux réunions quotidiennes avec le Parlement.
Cette pression constante a un objectif clair : convaincre les institutions d’abandonner certaines régulations. Apple, impliqué dans plusieurs litiges antitrust, milite notamment activement pour l’abrogation du Digital Markets Act (DMA). Le rapport précise que ces chiffres sont des estimations basses car les règles de transparence ne couvrent pas toutes les interactions.
