La polémique autour d’ICEBlock continue de prendre de l’ampleur aux États-Unis. À Portland, dans l’Oregon, des manifestants se rassemblent chaque semaine devant l’Apple Store du centre-ville pour exiger le rétablissement de cette application retirée de l’App Store à l’automne. Le mouvement, né après le Black Friday, dénonce ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’information et à la protection des communautés migrantes.

Une application jugée sensible par Apple

ICEBlock permettait aux utilisateurs de signaler anonymement la présence d’agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) sur le territoire américain. Présentée par ses défenseurs comme un outil d’alerte citoyenne, l’application a été supprimée en octobre, Apple estimant – sous la pression des autorités – que l’app violait ses règles en facilitant potentiellement le contournement des forces de l’ordre. Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement contre les applications de géolocalisation ciblant des agents fédéraux américains.

Une mobilisation symbolique et juridique

Selon la presse locale, une trentaine de personnes ont participé mi-décembre à l’une de ces manifestations, entonnant des chants dirigés contre Tim Cook et brandissant des pancartes ironiques comme « Santa doesn’t shop at Apple ». En parallèle, le développeur d’ICEBlock a engagé une action en justice contre le Department of Justice et l’ICE, contestant la légitimité de l’interdiction et dénonçant une pression politique indirecte.

Au-delà de Portland, l’affaire relance le débat sur la responsabilité des grandes plateformes technologiques face aux usages militants de leurs écosystèmes. Entre sécurité publique, liberté d’expression et neutralité numérique, Apple se retrouve une nouvelle fois au cœur d’un arbitrage aux implications bien plus larges que le sort d’une seule application.