Tim Sweeney, le patron d’Epic Games, a décidé que son combat contre Apple et la politique de l’App Store n’était pas terminé, bien au contraire. Dans une interview avec The Verge, il annonce que sa société, qui développe notamment Fortnite, pourrait porter le procès avec le fabricant d’iPhone devant la Cour suprême.

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Le combat Apple vs Epic continue

Tim Sweeney assure qu’Epic Games prévoit de porter l’affaire « aussi loin que possible et nécessaire pour obtenir la victoire », ce qui inclut la Cour suprême. Éventuellement, il pourrait trouver un accord à l’amiable avec Apple, mais il dit que ce serait uniquement possible sous certaines conditions :

Epic se contenterait de, et seulement de, la capacité sans entrave des développeurs — ce n’est pas seulement Epic mais tous les développeurs — à se faire concurrence sur le marché de la distribution des applications. Et la liberté des développeurs et des consommateurs de s’engager dans la distribution directe où les consommateurs peuvent télécharger des applications à partir du site du développeur, et la concurrence sans entrave dans les paiements pour les achats intégrés

Et tout cela sans qu’aucune rente de monopole ne soit prélevée sur les revenus générés par les applications après leur vente ou leur téléchargement gratuit sur l’App Store. En d’autres termes : élimination de tous les liens monopolistiques.

Selon Tim Sweeney, c’est « la façon dont l’iPhone aurait dû être établi lors de sa sortie ». Le patron d’Epic Games pense que le téléphone devrait fonctionner comme les Mac sous macOS. « Nous allons simplement nous battre aussi longtemps qu’il le faudra pour obtenir ce que nous demandons », dit-il. Il ajoute que ce combat contre Apple est « l’une des choses dont je suis le plus fier au cours de mes 31 années de carrière dans le secteur des jeux vidéo ».

Quand Twitter s’invite à la fête

Le dirigeant a également fait un lien avec Twitter et le récent désaccord avec Apple, toujours en lien avec l’App Store et la commission. Tim Sweeney estime que le fait qu’Apple soit en mesure de supprimer de l’App Store une application telle que Twitter représente quelque chose « que tout politicien devrait craindre » :

Je pense qu’il est incroyablement dangereux de permettre à l’entreprise la plus puissante du monde de décider qui est autorisé à dire quoi. Pour l’instant, cette question est considérée comme un problème républicain parce que les entreprises technologiques sont de tendance démocrate et que les républicains craignent que ce contrôle de la parole imposé par Apple nuise à leurs perspectives politiques. Mais si les entreprises technologiques étaient de droite — et nous en avons maintenant un exemple qui semble l’être avec Twitter —, tout le monde en aurait peur pour des raisons politiquement opposées.

Les libéraux ont tout autant de raisons que les conservateurs de s’inquiéter du contrôle des entreprises sur les discours, car si Apple se retrouvait soudainement avec un patron profondément conservateur en mal de pouvoir, elle pourrait tout simplement légiférer pour interdire aux applications de réseaux sociaux d’accueillir les discours des démocrates. Apple, dans ses propres revendications de ses droits en vertu de la loi antitrust, a déclaré qu’elle avait le droit de prendre ce genre de décisions politiques. Et donc chaque politicien devrait craindre la montée du pouvoir des entreprises qu’Apple est en train de créer. Et le risque pour l’Amérique est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus grand, cinq ordres de grandeur plus grand que le montant des dons politiques qu’ils font. Ils essaient vraiment d’acheter le système politique américain dans le cadre d’un marché corrompu pour protéger leur pouvoir de marketing et leur flux de profits sans cesse croissant aux dépens de tous ceux qui créent des applications et du contenu consommé numériquement.