La plainte du Département américain de la Justice contre Apple poursuit son cours, et l’on assiste déjà aux premières tribulations de cette longue procédure : le juge de district américain Michael Farbiarz vient en effet d’annoncer qu’un conflit d’intérêts ne lui permettra pas de superviser le procès en préparation et qu’il laisse donc la main au juge de district Julien Neals. La nature de ce confit d’intérêts n’est pas précisée, mais l’on peut supposer que ce dernier a généralement un lien avec des membres ou des représentants des plaignants (pour rappel, outre le DoJ, 15 Etats américains se sont joints à la plainte antitrust).

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Deux juges nommés par Biden

Si cette auto-récusation apparait comme une décision « noble », on peut tout de même s’étonner que la supervision de la plainte ait été menée jusqu’à l’annonce officielle par un juge qui était en conflit d’intérêts avec d’autres parties plaignantes. A noter que les juges Farbiarz et Neals ont tous deux été nommés par Joe Biden, une administration qui s’est donnée pour consigne de limiter drastiquement le champ d’action des GAFAM, notamment par le biais de Lina Khan, la patronne de la FTC (qui est elle aussi un membre de la team Biden).

La plainte du DoJ contre Apple couvre presque tous les secteurs technologiques et décrit Apple comme le responsable de tous les maux de ce secteur, y compris de l’échec de ses concurrents, un point de vue extrêmement radical – et décrit comme tel par à peu près tous les spécialistes juridiques américains qui se sont prononcés sur ce sujet – qui pourrait bien masquer une volonté de démantèlement.