La WWDC24 qui s’annonce pourrait être l’une des plus importantes conférences développeurs de ces dernières années pour Apple, si ce n’est la plus importante depuis l’avènement de l’iPhone. Et pourtant, la firme de Cupertino semblait très mal partie en ce début d’année 2024 : des ventes d’iPhone, d’iPad et de Mac en berne, l’arrêt du projet Apple Car, le lancement ultra poussif de l’Apple Vision Pro (malgré une superbe démonstration technologique), Nvidia prêt à dépasser AAPL à la vitesse d’un TGV, et un retard de plus en plus inquiétant sur la tendance technologique lourde du moment, à savoir l’intelligence artificielle.

Intelligence artificielle

Siri + GPT-4o = un duo gagnant ?

C’est peu dire donc qu’à quelques semaines de sa traditionnelle conférence annuelle des développeurs, Apple ne s’avançait pas en champion triomphant. Pourtant, les dernières fuites qui sont remontées à la surface il y a quelques heures semblent confirmer qu’Apple est sur le point de frapper un grand coup, bien aidé il est vrai par quelques gros soucis (inattendus) de son principal concurrent Google. Car désormais, on ne parle plus seulement de fonctions dopées à l’IA (dont on vous parle ici), mais bien d’un ChatGPT encapsulé dans Siri. Avec un tel moteur d’IA, l’assistant d’Apple pourrait enfin réaliser les promesses un poil fantasmatiques qui avaient suivi sa présentation initiale. La perspective est d’autant plus alléchante qu’il est désormais permis de rêver à un Siri doté des capacités de « conversation émotionnelle » affichées récemment par GPT-4o. OpenAI a prévu que ces nouvelles fonctions de dialogue « plus vrai que nature » seront disponibles durant le mois prochain…après les annonces de la keynote ?

Siri Logo

Gemini accumule les bourdes

Il existe une possibilité, dans le champ du probable cette fois, que Siri devienne le premier assistant mobile intégré à un OS mobile (iOS 18 en l’occurence) capable de capacités conversationnelles dignes de la S.F (regardez le film Her pour vous en convaincre…). Ce n’est évidemment pas rien, et il y a fort à parier que l’utilisateur final se fichera bien de savoir qu’Apple n’est pas l’instigateur de cette avancée technologique. En face, Google a tout misé sur l’intégration de son IA dans ses services et logiciels phares, de Gmail à Google Maps en passant par le moteur de recherche. Les démos sont spectaculaires, mais il n’y a actuellement rien de comparable au mode conversationnel de ChatGPT sous GPT-4o, et pour ne rien arranger, Google tente actuellement de s’extirper d’une salve de critiques salées concernant les résultats erronés voire dangereux de son IA Gemini, un « drama » technologique qui se rajoute à d’autres : qui a oublié les soucis de génération de Gemini lorsqu’il s’agit de correctement représenter des personnes en fonction de l’intitulé des prompts, du contexte historique ou géographique ?

Sam Altman, le CEO d’OpenAI, pourrait devenir indirectement l’un des hommes forts de la stratégie d’Apple

Très à la traine sur l’IA (tout au moins en terme de services disponibles), Apple n’a forcément pas eu à affronter ce type de « bad buzz », ce qui pourrait finalement être un atout lors de la présentation des fonctions d’IA d’iOS 18. Ironie de la situation, la firme de Cupertino est en passe de redonner un énorme lustre à ses iPhone grâce à une technologie qui n’est pas la sienne, ce qui serait une première tonitruante pour cette firme américaine obsédée de contrôle total. L’avenir est-il aux partenariats pour Apple ? Microsoft semble en être déjà convaincu,  à contrario cette fois de Google et de Meta qui enfoncent le clou de l’écosystème unifié. « Ceci est une révolution » aurait sans doute ajouté Steve Jobs. Une vraie.