Le régulateur antitrust japonais vient de publier de nouvelles directives visant à encadrer les pratiques monopolistiques dans le marché des applications mobiles, ciblant principalement Apple et Google, qui contrôlent plus de 90 % du marché des systèmes d’exploitation pour smartphones au Japon. Au cœur de ces directives figure l’interdiction de traiter de manière discriminatoire les boutiques d’applications concurrentes. L’objectif est de favoriser la concurrence, notamment en réduisant les commissions imposées aux développeurs, ce qui pourrait à terme faire baisser les prix pour les utilisateurs. Ces règles découlent d’une loi adoptée en 2024 par le Parlement japonais, qui entrera pleinement en vigueur en décembre, et qui exige notamment que les développeurs puissent accéder à certaines fonctions du système d’exploitation comme les appels vocaux ou l’authentification biométrique.

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Sans surprise, Apple a exprimé son opposition à ces nouvelles règles, arguant que ces dernières mettent en péril la confidentialité et la sécurité des utilisateurs tout en l’obligeant à partager gratuitement sa technologie avec des concurrents. Il faut dire que les nouvelles directives vont loin, très loin au delà de ce qu’aucun autre régulateur dans le monde a jamais pu formuler. Appel se retrouverait ainsi dans l’obligation d’accepter les boutiques tierces (classique…), de donner l’accès aux développeurs à l’ensemble des données biométriques de l’iPhone (ce qui laisse planer quelques inquiétudes concernant l’enclave de Touch ID ou Face ID), ne pourrait plus faire la promotion de ses propres apps dans l’App Store (mais faire la pub pour ses concurrents, oui bien entendu !) ou bien encore devrait permettre aux utilisateurs de choisir la totalité des apps par défaut.

Les mesures sont tellement drastiques à vrai dire que l’on se demande si ce train de mesures n’est pas une forme de « réplique » aux droits de douanes imposés par les États-Unis. Apple a promis de tout faire pour défendre son « jardin fermé », mais le combat juridique s’annonce plutôt rude et à priori en défaveur de Cupertino.