Alors que Donald Trump intensifie ses pressions sur Apple pour relocaliser la production de ses iPhone aux États-Unis, Tim Cook, le patron de l’entreprise, se retrouve dans une position délicate. La relation entre les deux hommes s’est dégradée.

Une absence de Tim Cook remarquée

Le New York Times explique que lors de son récent voyage au Moyen-Orient, Donald Trump a convié plusieurs dirigeants d’entreprises américaines à se joindre à sa délégation. Tim Cook a décliné l’invitation, une décision qui semble avoir irrité le président. À Riyad en Arabie saoudite, Donald Trump a publiquement salué Jensen Huang, PDG de Nvidia, pour sa présence, tout en critiquant l’absence de Tim Cook : « Tim Cook n’est pas là, mais vous, vous l’êtes », a-t-il lancé lors d’un événement réunissant des patrons comme Larry Fink (BlackRock), Sam Altman (OpenAI), Jane Fraser (Citigroup) et Lisa Su (AMD).

Au Qatar, le président américain a poursuivi ses attaques, reprochant à Tim Cook d’investir massivement en Inde : « J’ai entendu dire que vous construisez partout en Inde. Je ne veux pas que vous construisiez en Inde ». Ces remarques ont culminé avec un message publié vendredi, où Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les iPhone fabriqués hors des États-Unis, une mesure visant également des concurrents comme Samsung et prévue pour fin juin 2025.

Une relation complexe avec l’administration Trump

Cette escalade marque un tournant pour Tim Cook. En 2019, il avait obtenu des exemptions sur les produits Apple assemblés en Chine et vendus aux États-Unis. Aujourd’hui, cette relation s’est dégradée. Nu Wexler, expert en affaires publiques chez Four Corners, observe que la proximité publique de Tim Cook avec Donald Trump s’est retournée contre lui : « Cette relation très médiatisée met Apple en position de faiblesse, car chaque geste, y compris une potentielle concession de Trump, est scruté ». Selon lui, le président américain « n’a que peu d’incitations à faire preuve de clémence ou à négocier sur les droits de douane », ce qui renforce sa volonté de sanctionner Apple.

Tim Cook et Donald Trump

Pour apaiser les critiques, Apple a promis d’investir 500 milliards de dollars aux États-Unis sur les quatre prochaines années. Tim Cook a également souligné que l’entreprise s’approvisionnera en 19 milliards de puces américaines cette année et commencera à produire des serveurs d’intelligence artificielle à Houston. Ces efforts, toutefois, ne semblent pas suffire à Donald Trump qui insiste pour que les iPhone soient fabriqués localement.

Produire les iPhone aux États-Unis est loin d’être simple

Relocaliser la production d’iPhone aux États-Unis représente un défi logistique et financier colossal. Apple s’appuie sur un écosystème optimisé en Asie, notamment en Chine et en Inde, où des partenaires comme Foxconn assurent un assemblage à grande échelle et à moindre coût. Une telle transition exigerait des investissements massifs et des années pour recréer une infrastructure comparable. Par ailleurs, Scott Bessent, secrétaire au Trésor américain, a récemment qualifié la production à l’étranger de semi-conducteurs et de composants électroniques comme « l’une de nos plus grandes vulnérabilités », suggérant qu’Apple pourrait jouer un rôle stratégique en y répondant.

À l’arrivée, la menace des droits de douane place Apple dans une situation complexe, entre pressions politiques et contraintes économiques. Alors que Tim Cook tente de naviguer dans ce climat tendu, l’issue de ce bras de fer avec l’administration Trump pourrait redéfinir les stratégies de production et les prix des produits Apple aux États-Unis.