Plusieurs experts en cybersécurité reprochent à Apple d’utiliser « une technologie dangereuse » en ce qui concerne l’analyse des photos au niveau de l’iPhone pour lutter contre la pédopornographie.

Apple Analyse Photos iPhone Pedopornographie 1

Des critiques visant Apple et son analyse des iPhone

Dans une étude de 46 pages, les chercheurs en sécurité se sont penchés sur les projets d’Apple et de l’Union européenne visant à surveiller les téléphones des utilisateurs à la recherche de contenus illicites. Ils ont qualifié ces efforts de stratégies inefficaces et dangereuses, susceptibles d’encourager la surveillance gouvernementale.

« Il devrait être une priorité de sécurité nationale de résister aux tentatives d’espionnage et d’influence des citoyens respectueux de la loi », ont déclaré les chercheurs. Ils expliquent qu’ils ont commencé leur étude avant l’annonce d’Apple et qu’ils publient maintenant leurs conclusions pour informer l’Union européenne des dangers de ses propres plans similaires. « L’expansion des pouvoirs de surveillance de l’État est vraiment en train de franchir une ligne rouge », a déclaré Ross Anderson, professeur d’ingénierie de la sécurité à l’université de Cambridge.

Annoncées au mois d’août, les fonctionnalités comprennent l’analyse côté client (c’est-à-dire sur l’iPhone) des bibliothèques photos iCloud des utilisateurs pour y déceler la présence de matériel pédopornographique. Il y a également la sécurité dans l’application Messages pour avertir les enfants et leurs parents lorsqu’ils reçoivent ou envoient des photos sexuellement explicites, ainsi qu’une autre initiative en lien avec Siri.

Apple devait au départ proposer ces fonctionnalités avec iOS 15. Mais le groupe a décidé de reporter le système, sans donner une nouvelle date de disponibilité. Pendant ce temps, les critiques fusent de la part de beaucoup de groupes. Ils estiment qu’Apple pourrait très bien analyser d’autres types de contenus et pas s’arrêter à la pédopornographie. Des chercheurs en sécurité avaient déjà critiqué ce point. Edward Snowden a fait de même, tout comme des journalistes et même des employés d’Apple. Ajoutons à cela des utilisateurs qui sont réellement dérangés par l’analyse sur leur téléphone.